L'ONU va reconsidérer le statut du CBD et du chanvre : changements majeurs dans la politique mondiale en matière de drogues proposés par l'OMS
Auteur : Ondrej Stovicek
Les États membres de la Commission des stupéfiants des Nations Unies ont reçu des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) concernant le statut de CBD et du chanvre. En mars 2019, une réunion cruciale aura lieu au cours de laquelle ces organisations devraient discuter des changements potentiels dans la classification du chanvre en vertu du droit international.
Proposition de l'OMS sur le CBD et le chanvre : changements clés
L’OMS a proposé des ajustements importants à la classification du chanvre et du CBD :
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Reclassement du chanvre : Le chanvre ne serait plus sévèrement classé au titre de la Convention internationale sur les drogues. Il serait supprimé du tableau IV de la Convention sur les drogues, qui répertorie les substances les plus dangereuses.
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Simplification de THC Classification: Le THC serait déplacé de la Convention de 1971, l’alignant ainsi sur la classification du chanvre. Ce changement simplifierait le cadre réglementaire.
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Exclusion de faible teneur en THC Produits CBD: Les préparations contenant du CBD avec moins de 0.2 % de THC ne seraient pas soumises aux conventions internationales de contrôle des drogues.
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Préparations pharmaceutiques contenant du THC : Ceux-ci seraient inscrits au Tableau III de la Convention de 1961, reconnaissant leur faible risque d'utilisation abusive.
Impact sur le chanvre et les produits à base de chanvre
Chanvre et résine de chanvre
La proposition recommande que le chanvre et la résine de chanvre (hachisch) soient retirés du Tableau IV de la Convention internationale sur les stupéfiants de 1961. Actuellement, l'Annexe IV est la catégorie la plus restrictive, réservée aux substances ayant une valeur thérapeutique extrêmement faible ou inexistante. Si la Commission suit cette recommandation, le chanvre et la résine de chanvre resteraient inscrits à l'Annexe I, qui est moins restrictive.
Le Comité d’experts sur la pharmacodépendance (ECDD) déclare :
"Les preuves n'indiquent pas que le chanvre et sa résine présentent des risques similaires à ceux d'autres substances inscrites à l'Annexe IV. De plus, les préparations à base de chanvre ont montré un potentiel thérapeutique pour traiter douleur, épilepsie, et la spasticité liée à la sclérose en plaques. Par conséquent, même si le chanvre doit être contrôlé pour éviter toute utilisation abusive, il ne doit pas entraver la recherche et le développement à des fins médicales. »
Isomères du Dronabinol et du THC
L'OMS recommande que le dronabinol (delta-9-THC) et ses isomères soient retirés de la Convention de 1971 sur les substances psychotropes et ajoutés à l'Annexe I de la Convention unique sur les stupéfiants de 1961. Cette décision alignerait toutes les formes de THC dans la même catégorie que le chanvre et la résine de chanvre, simplifiant ainsi la classification.
Extraits et teintures de chanvre
Le rapport suggère également de supprimer les extraits et teintures de chanvre du Tableau I de la Convention de 1961. Ces produits contiennent diverses concentrations de delta-9-THC, certains étant non psychoactifs et présentant des bienfaits thérapeutiques prometteurs.
Préparations contenant du CBD
L’ECDD a examiné de manière critique le CBD pur et a recommandé qu’il ne soit pas inclus dans les listes des conventions internationales sur les drogues. Cependant, les produits CBD contenant des traces de THC suscitent des inquiétudes.
Le rapport précise :
« Préparations contenant principalement cannabidiol et moins de 0.2 % de tétrahydrocannabinol ne devraient pas être soumis au contrôle international. »
Préparations pharmaceutiques avec THC et CBD
La Commission reconnaît l'existence de deux principaux types de produits pharmaceutiques contenant du delta-9-THC :
- Produits combinés : Comme le Sativex, qui contient à la fois du delta-9-THC et du CBD.
- Delta-9-THC uniquement : Des produits comme Marinol ou Syndros, qui ne contiennent que du delta-9-THC comme ingrédient actif.
Étant donné le manque de preuves reliant ces médicaments faire un mauvais usage ou dépendance, la Commission recommande qu'ils ne soient pas inclus dans les listes restrictives des Conventions de 1961 ou de 1971.